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2022 mémoire d’étude: « L’adolescent en crise’alide, au printemps de sa vie »

Introduction

Envisager le shiatsu en milieu scolaire est novateur. Aujourd’hui l’école inclusive met en avant des Besoins Educatifs Particuliers soulevant de facto des difficultés (cognitives, psychologiques, sociales, ou encore médicales) toujours plus complexes que l’Education Nationale doit traiter avec des moyens constants.

Au même titre que les aides psychologiques, orthophoniques etc…le shiatsu peut-il être un outil utile voir pertinent à l’adolescence pour que le jeune apprivoise ses émotions dans tous les domaines de sa vie ? Est-ce que le shiatsu permet à l’élève introverti d’y occuper la place qui lui revient, et à l’élève extraverti de se poser et d’être plus attentif aux autres ? Cette ambition ne peut-elle servir que les apprentissages, par une amélioration des conditions de vie en classe ? Ou bien la pratique du shiatsu au sein d’un établissement scolaire peut-il aussi être au service de la famille et des relations interpersonnelles ?

Mise en place du shiatsu au collège

L’intervention du shiatsu s’est opérée au sein de mon collège sur cinq ans avec trois directeurs différents et une situation COVID sans précédent. Malgré ces conditions difficiles, la confiance s’est installée.

La mise en place du shiatsu au collège St Félix Kerlois à Hennebont dans le Morbihan (56) où j’enseigne l’EPS s’est effectuée auprès d’une dizaine d’élèves sélectionnés par l’équipe éducative de la 6ème à la 3ème. Un questionnaire en début et en fin de protocole (parents, enfants et enseignants) complète la connaissance de la situation du jeune. Chaque jeune a reçu de 3 à 8 séances sur une année scolaire voir un an et demi.

Bilan

A travers le shiatsu, les receveurs ont reçu entre autres une écoute. Ils ont exprimé leurs ressentis et gagné en autonomie. Le shiatsu proposé, dans le cadre scolaire, impacte fortement les relations, le sommeil, l’estime, la confiance et l’affirmation de soi. Il n’apporte pas de changement sur le climat de classe ; en revanche il peut permettre au receveur de prendre de l’indépendance face au(x) leadership(s) de leur classe et donc de s’élever au sens du terme grandir.

L’ambition de ce mémoire est plurielle. Augmenter la confiance en moi, m’affirmer au sein d’une communauté, montrer au monde scolaire l’utilité de la pratique du shiatsu, offrir un autre moyen d’aider l’adolescent à trouver sa place dans sa classe, avec ses pairs et en famille, à mieux se connaître et surtout à dompter ses émotions.
De l’étrangeté de cette pratique à une réception très ouverte de ses bienfaits, la majorité des receveurs a accueilli le shiatsu comme une aide (un rite ?) facilitant le passage d’un état de volcan (intérieur ou extérieur) à celui d’un paysage composé de montagnes, rivières et vallées.
La mise en confiance (du receveur, du parent présent et du donneur) s’est d’abord effectuée par une séance type axée sur le bien-être.
Les receveurs ont ressenti une présence chaleureuse, une écoute et un échange ; Ils m’ont partagé leur étonnement, la sensation de bien-être et la prise de conscience de deux choses : à moyen terme ils se sont sentis plus organisés, concentrés et plus impliqués dans leur scolarité et rapidement l’impact du shiatsu sur les relations familiales fut incontestable. Au fur et à mesure des séances ce sont plutôt les qualités d’un meilleur sommeil, d’une alimentation plus équilibrée qui ont vu le jour. Puis l’estime de soi et une certaine indépendance (en famille et/ou entre amis) grâce à l’affirmation de soi sont apparues.
Le shiatsu est efficace chez l’adolescent pour lui donner confiance, améliorer ses conditions d’hygiène, alléger les doutes et les craintes, accéder à l’indépendance du jugement d’autrui, s’affirmer et se respecter voir mieux se connaître et s’apprécier. Tous ces effets amènent plus facilement à trouver sa place au sein de chaque sphère et à améliorer personnellement ses conditions d’apprentissage.
Cette expérience montre que ce qui paraît impossible peut l’être (pratiquer en milieu scolaire). Elle met en évidence que le shiatsu c’est 50% du changement, le reste est à la charge du receveur (et de ses parents ?) car le shiatsu n’améliore pas directement les résultats scolaires. Cette pratique pourrait s’étendre à l’école primaire et en lycée par son caractère d’aide à la gestion du stress et des conditions d’apprentissages. Elle reste un outil pour tous les membres d’une communauté éducative surtout si la proposition de shiatsu vient de l’intérieur de la structure.

Retour des receveurs

Pendant ou à la fin des séances, les receveurs ont souvent ressenti : De la détente : Vincent a précisé qu’il sentait que « ça lâchait » ; de la surprise par rapport aux sensations physiques ; des sensations étranges pendant les pressions ; des douleurs : ils savent dire lorsqu’ils ont mal pendant la pression ou en fin de séance.
Quand le receveur est suffisamment en confiance, de nouvelles informations sont données au détour d’un ressenti, d’une discussion lorsque je leur explique mes choix de travail. Par exemple quand j’explique que la Peau est le tissu du méridien du Poumon et que c’est notamment à travers elle que le Poumon gère sa relation à l’extérieur, j’apprends qu’Alice a des champignons dans le dos et que sa mère aussi.
Le questionnaire en début et fin de protocole m’a permis d’en connaître un peu plus sur la personnalité des jeunes ainsi que leurs comportements dans les différentes sphères de leur vie. Le retour est parfois radical : le changement des activités en dehors du collège, le métier qu’ils voudraient faire, la référence à un adulte.
Le milieu scolaire vise en premier lieu les apprentissages fondamentaux : lire écrire compter et ceci développé dans les différents domaines qui construiront petit à petit l’élève responsable et autonome attendu en société par le système scolaire. A cela s’est ajouté plusieurs couches successives : le rôle d’éducation à la citoyenneté, la prise en compte des différents profils d’apprentissage. Pour traiter les BEP (besoins éducatifs particuliers) de quelque nature qu’il soit, le système scolaire est parti de l’exclusion, de la séparation et de l’intégration pour aujourd’hui passer à l’inclusion. Les propositions d’aide au collège se sont étayées.
Or les conditions humaines sont inchangées (mêmes nombres d’élèves, mêmes formations professionnelles) voire dégradées (situation sanitaire liée au COVID et sociale complexe). Les conditions matérielles sont allées notamment au profit de l’usage du numérique. C’est un outil permettant l’adaptation pédagogique et didactique. Seulement les conditions de son utilisation pas toujours stable, fiable et à distance rajoutent parfois un stress du côté de l’enseignant comme du côté de l’élève.
Pour les élèves réservés dans le cadre des apprentissages le shiatsu a aidé les élèves à poser des questions ou y répondre sans obstacle d’image. Il a permis une affirmation de soi, la confiance et une estime de soi positive. Pour Antoine, sa situation de Haut Potentiel représente une difficulté profonde. C’est le travail cumulé du shiatsu avec un changement de niveau de classe (de la 6ème à la 4ème) qui lui a permis de trouver sa place afin d’être moins stressé (moins d’absences) d’augmenter son réseau (plus de contact avec des pairs) par un travail sur la communication : selon le bulletin scolaire de l’année suivante, l’investissement est bon.
Pour les élèves extravertis, le shiatsu n’a pas eu les effets escomptés en fin de protocole sur leur agitation en classe. En revanche au milieu du protocole des améliorations quant à l’attention et la concentration ont vu le jour. 3 obstacles semblent avoir impacté les résultats : le pouvoir du groupe classe : quand Hugo a changé de collège pour sa 3e, son attitude s’est améliorée ; la fréquence des séances : il aurait fallu des séances à 8 jours d’intervalle et non 15 : Vincent était ailleurs pour certaines séances et ses parents ont oublié un rendez-vous ; enfin la 3eme période de confinement a cassé les rythmes et a augmenté le temps passé devant les écrans. Le shiatsu influence fortement le milieu familial : plus d’ouverture et de communication, réduction des tensions dans les fratries et plus d’autonomie dans la gestion de leur vie. Détachement du père dans une famille, présence accrue du père dans l’autre, les transformations impactent les relations.
Quant à Estéban et Alice, ces élèves sont venus au shiatsu pour un problème particulier et bien identifié qui impactait la place qu’ils prenaient dans la classe et qui freinait leur niveau d’investissement. Le harcèlement et les envies suicidaires sont des problèmes souvent rencontrés au collège.
Finalement le shiatsu qui peut rendre service à chacun a sa place au collège tant les problèmes sont nombreux et variés. Le shiatsu agit sur le corps, change le sommeil, l’alimentation, la relations aux autres et à soi ; à commencer en famille puis envers ses pairs et enfin dans le milieu de sa classe. Quelles sont les conditions de la réussite de la pratique du shiatsu à l’école ou en collège voir en lycée ? : Des conditions matérielles (salle au calme), une pratique hebdomadaire plutôt en fin de journée et un protocole simple, la présence d’un parent et un lien avec quelques profs du groupe classe.
Inscrire le shiatsu dans une démarche de projet d’établissement c’est présenter l’intérêt du shiatsu avec clarté ; à la direction puis aux parents pour obtenir l’autorisation de pratiquer au sein du collège auprès des membres de la communauté. Les témoignages présentés en fin de présentation vaudront tous les commentaires.

Témoignages élèves/professeurs/parents

Vincent 4A : « J’étais ‘bouge bouge‘. Je suis plus organisé, comprend mieux. Le shiatsu est très utile pour aider la personne concernée à se concentrer » A la 3eme séance il met de l’ordre dans sa chambre de son propre chef.
Hugo 4A : « Vous m’avez sorti du gouffre » « Avant le confinement ça allait beaucoup mieux mais avec le confinement, j’ai l’impression de replonger comme avant. » « J’étais plus attentif en cours ; mon classeur était plus organisé grâce aux gens de ma classe » « J’étais plus cool avec les gens ; je voulais être grave gentil, pas d’histoire ; » « ça débloque pas mal de choses (plus cool, moins agressif) ; des fois ça m’arrivait à faire moins d’écran et j’ai essayé de travailler. »
Julie 3F : « Ces séances m’ont fait du bien : elles m’ont aidé à mieux m’affirmer, à avoir confiance en moi, à mieux dormir et à mieux participer en classe. » Emmy, la meilleure amie de Julie : « Julie n’avait pas confiance en elle et ça l’empêchait de faire certaines choses. »
Alice 4A : « Moins affecté par les remarques des réseaux sociaux, toujours autant curieuse, prise d’initiatives, plus positive. Le shiatsu débloque des choses et permet de voir mon corps sur d’autres points plutôt positifs. Il permet une meilleure entente entre les profs et les élèves. » Irais-tu avec tes parents refaire cette démarche dans le cadre privé si un problème physique ou psychologique t’arrivait à nouveau ? « Non car ce ne serait pas dans le cadre du collège ce qui me donne moins envie. Mais sinon oui. »
Estéban, 4B : « Je parle un peu plus avec mon père, mes parents commencent à être moins derrière mon dos, je suis un peu + actif sur les échanges. Je me sens plus à l’aise avec mes ami/es que ce soit ceux du handball, du collège, ceux de la vie de tous les jours ou encore ceux avec qui je joue. Je communique + avec les professeurs, mes amis ou les surveillants et je me sens mieux intégrer dans la classe et/ou dans mon groupe d’amis. Pour moi, c’est un peu comme une aide scolaire. »
Antoine, 6C : « Le sommeil, j’irai retourner si nécessaire. »
• Bilan du point de vue des enseignants
M. B, prof. principal : « Une attitude bien meilleure est également à signaler. Vincent devra confirmer ses efforts l’année prochaine » Mme A., prof d’Arts Plastiques : « Vincent est plus mature, il exprime ses émotions, ses états. »
Mme D. prof de Math. : « Bonne évolution ce trimestre, le travail personnel à la maison compense le manque d’attention en classe. » M. C, prof. de SVT : « Hugo a fait des efforts réguliers et positifs tout au long de l’année autant au niveau de l’attention que de la qualité de sa mémorisation.»
Mme S, prof. de Français : « Malou semble plus ouverte, plus à l’aise. Elle commence à intervenir plus régulièrement… » M. B, prof d’Hist/Géo (à la suite de la 2ème séance) : « Malou a fait de nombreux efforts ce trimestre. »
Mme B, prof d’Hist/Géo : « Quelques efforts à l’oral même s’ils sont trop rares. » Mme N-R, prof de Math : « Le sérieux et la régularité de Julie dans les apprentissages portent leurs fruits. »
• Bilan du point de vue des parents
Maman de Vincent : « A la maison, Vincent est plus posé. Il est moins braqué avec ses frères … ses nuits sont meilleures… il semble plus débrouillard et plus sûr de lui. Il fait de l’humour et c’est un peu nouveau. » « Au regard du contexte sanitaire, nous n’avons pas pu nous faire une idée précise d’une éventuelle évolution de comportement de Vincent. Il nous semble seulement qu’il s’est un peu calmé et posé. » « L’insertion de telles pratiques dans le cadre scolaire est une très bonne chose. C’est une ouverture d’esprit qui ne peut être que bénéfique » « Le simple fait d’assister à la séance apportait déjà une sensation de bien-être ! »
Maman de Hugo : « Une amélioration dans la relation à la maison et l’impression que tout s’est effondré pendant la période de confinement. Alors qu’avant le confinement : il évoque moins le sentiment d’être exclus, il aide davantage à la maison, il est plus autonome. »
« Il est intéressant d’avoir des espaces de parole dans une école ; la pratique du Shiatsu avec vous a été très positif ; vous avez su être professionnelle et non enseignante ; vous connaissez le milieu et le métier, aussi votre regard vient croiser les observations que peut vous faire remonter les parents ou le jeune. A titre personnel, je crois que cette pratique au sein d’un établissement peut être un plus, pour le jeune et l’équipe enseignante : pour le jeune, c’est un lieu d’écoute, de considération où un adulte est capable de l’entendre sans être dans le jugement ; votre connaissance du climat scolaire et du fonctionnement de l’établissement est un plus, car vous accueillez la parole du jeune et des parents et vous chercher à voir ce qui peut être fait depuis la place du jeune. Cependant, je crois que votre pratique doit être reconnue par l’équipe et vue comme une façon d’accompagner le jeune dans son développement personnel, comme celui qui est suivi par un praticien (orthophoniste, psycho pédiatre, etc…). En tant que parent, j’étais tout à fait favorable à cette démarche, car elle a apaisé clairement les relations avec Hugo. »
Maman de Malou : « Elle a changé, ses moyennes sont meilleures ». Le 8 mars (4e séance) « Malou est moins réticente à parler de l’école, moins boudeuse, plus souriante. »
Maman de Julie : « Nous avons été agréablement surpris, votre démarche a mis Julie en confiance. La découverte par le questionnement a obligé Julie à mieux se connaître »
Papa d’Alice :« L’école reste finalement un bon fil conducteur car les problèmes ne sont pas forcément visibles à la maison »
Maman d’Adrien : « Il est plus ouvert, partage ses journées et est plus tactile. Il ne fait plus de cauchemars. Sa rentrée 2021 est positive. » « C’est une aide pour mieux comprendre l’enfant et une relation avec le professeur autrement qu’avec le cadre scolaire et note. »
Maman d’Estéban : « Estéban exprime davantage ses émotions mais a tendance à s’énerver, il est un peu à fleur de peau. Estéban est plus à l’aise dans son corps, il s’affirme davantage. Je considère que c’est une réelle aide en milieu scolaire en particulier au collège. Les adolescents se questionnent sur leur identité et vivent une période de confusion où le jeune oscille entre un désir d’autonomie et celui d’être encore dépendant de ses parents. C’est une période délicate remplie de changements et c’est une phase riche en émotions qui n’est pas toujours simple à gérer. »